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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 21:08

http://media.paperblog.fr/i/377/3774507/deerhunter-halcyon-digest-L-JXbc3O.jpeg

 

 

A mort l'underground, ou pas.

 

Deerhunter marche à petits pas vers la "gloire indé", de Turn it up faggot à Halcyon Digest, c'est surtout leur identité sonore plutot que leurs "tubes" (s'il y en a) qui a marqué les auditeurs: un savant mélange de pop et de noise, d'ambient et de rock, une sorte de groupe underground pour les gens qui trouvent l'underground barbant.
Halcyon Digest est surement l'album "couperet" de leur discographie, celui qui va faire chouiner tous les fans "des débuts", ceux qui adorent écouter une musique salement enregistré sur une K7 dans un walkman poussiéreux. A coté, les nouveaux illuminés, ayant eu écho du chef d'oeuvre Microcastle, devenus attentifs à chacun des mouvements de Bradford Cox (en solo avec Atlas Sound aussi), eux, vont carrément allumer un cierge et en parler à leur concierge.

 

Halcyon Digest a pour concept, d'après Mr Cox en personne "les souvenirs déformés que l'on a de son enfance, une digestion enjolivé de notre passé pour mieux le supporter" (enfin a peu près...). Mais finalement on y retrouve surtout la nostalgie et la solitude qui habite la quasi totalité des chansons du monsieur. L'album se partage en deux identités qui semblent un brin opposées au départ. Une minorité de titres constituent des reliques de l'ancien deerhunter: la magnifique montée au ciel de "Earthquake" et sa batterie inversée, "Sailing" où Brad nous refait le radeau de la méduse, et "He would have laughed", l'hommage hypnotique à Jay Reatard.

 

Pour le reste, on a sorti la grosse carte pop: "Don't cry" sonne comme un tube des 60's plongé dans un bol d'acide citrique, "Revival" et "Memory boy" sont ballades sautillantes faussement joyeuses, "Desire Lines" ressemble à du Beck en session jam, mais le comble reste "Coronado" qui convoque des trompettes, on a presque l'impression d'écouter du Springsteen. Après le premier choc, l'impression de voir le groupe jouer aux "gentils", en laissant tomber les arrangements dissonants, les délires de sampling et de delay en surchauffe, on se remet Halcyon Digest et on entend tout, caché derrière, finalement les guitares sont aussi poisseuses qu'avant, juste plus enjouées, le chant et les paroles n'ont pas changé d'un poil: déprimés et s'échappant de la réalité. On nous emballe un valium dans du papier Hello Kitty en fait.


Finalement il n'y a toujours personne d'autre pour réaliser un Halcyon Digest aujourd'hui, c'est à dire un album de pop parfaite qui fait le pont entre les 60's rayonnantes et notre décennie désabusée. 

 

Sortie: 28 Septembre 2010

Label: 4ad records

 

www.halcyondigest.com

www.myspace.com/deerhunter

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