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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 11:41

http://4.bp.blogspot.com/-B-nCIUsV9Jg/TV6zYbGegcI/AAAAAAAAFEA/Wim6PS0AGCE/s320/Radiohead_TheKingOfLimbs.jpg

 

Strange things will happen

 

C'était inévitable, tandis que les sites spécialisés ont déjà craché une "track by track review" quelques heures après que l'album soit disponible sur le site web, et que la blogosphère est remplie de débats ensanglantés entre les diverses castes de fan du groupe (ou juste de gens qui n'aiment pas depuis le début et viennent le dire maintenant), Slash Taste ne peut pas y couper: ceci est une review d'un album sorti il y a 2 jours.
Notons que le rédacteur consciencieux de cette chronique n'a pratiquement rien écouté d'autre dans ce laps de temps, que le mode repeat était son guide, et que les quelques écarts à droite à gauche furent pour réécouter la discographie du groupe, mettre en perspective.
Bordel on dirait un putain d'exposé.

 

Après ce paragraphe de "sureté", parlons peu parlons bien, The King Of Limbs va décevoir et a déjà déçu les même personnes qui n'avaient pas aimé In Rainbows, et semble être une nouvelle preuve que Radiohead est un groupe qui se fout total de satisfaire ses fans. Des fans qui demandent un retour à des son plus rock ? Faisons un album plus electro, des fans qui demandent plus de titres marquants ? Faisons un album de longs titres sans refrain, c'est surfait les refrains.

 

The King of Limbs commence pratiquement sur une déclaration d'indépendance, "Bloom", sorte de mix de free-jazz et de dub-step enrobé d'arrangements orchestraux, qui donnent un aspect cinématographique, tandis que Yorke gémit ses premiers mots sur le thème principal de l'album, la nature ("Watch the ocean bloom, is what keeps me alive"). On est sacrément soulagé quand on entend les premières notes de "Morning Mr Magpie," une guitare timide (du math/post-rock speedé), mais une guitare quand même, la voix de Thom claire et précise, mais seulement pour quelques minutes, puisque les bruits parasites avalent la mélodie peu à peu, et la frustration est encore là. "Little By Little" avec ses guitares de psyché-blues et ses pistes inversées en background, est un titre qui semble banal au premier abord, mais dont les arrangements (le travail sur les percussions/rythmiques surtout) font tout le sel.

 

Là, on vérifie son Mp3, merde j'avais mis en shuffle et je suis tombé sur Kid A ? "Feral" sonne comme un remix de "National Anthem" par Burial, minimaliste au possible, jouant sur le va et vient du volume sonore, de la batterie, et le bidouillage de la voix de Yorke, ce qu'on peut appeler un foutage de gueule ou une prochaine tuerie en live.

"Lotus Flower" est donc le single ou ce qui s'en rapproche le plus.  Il sonne (lui aussi) plutot commun à la première écoute, mais une fois de plus on détecte tout le travail de ces gars seulement après plusieurs écoutes (une règle qui fait rire les critiques, mais qui s'applique particulièrement à Radiohead depuis Hail to the thief) et prend une toute autre dimension vis à vis de sa première version acoustique, jouée par Yorke ces derniers temps.

 

S'il y a quelque chose que le monsieur à l'oeil qui vrille sait faire, ce sont des ballades mélancoliques au piano, et on touche une fois de plus la réussite avec "Codex," qui rivalise avec "The Fog", "Last Flowers," ou même "Like Spinning Plates" (quitte à choquer ...), en rajoutant un soupçon d'originalité: les violons mêlés à une plage ambient qui portent le morceau plus loin qu'une simple ballade. On continue sur ce mode avec "Give Up The Ghost", commençant sur un sample de Yorke répétant "Don't hurt me", et qui fera figure de fond sonore pour sa complainte, qui hélas manque un peu d'ambition, et ressemble à un travail qu'il aurait pu faire seul dans son coin.

 

On termine sur "Separator", un titre qui sonne comme la sortie d'un rêve, comme un générique de fin en happy ending, avec une batterie groovy, une basse qui remue le bassin, une guitare qui vient faire briller la mélodie, et Yorke qui nous annonce "If you think this is over then, you're wrong". On espère bien que ce n'est pas fini, puisque The King Of Limbs, s'il n'est pas un album parfait (manque de cohérence, sur-utilisation de samples, manque de mélodies marquantes ...), montre que Radiohead peut encore pousser son art plus loin ("Gloom", "Morning Mr Magpie", et "Eral" sont de très bonnes pistes à explorer), même en perdant quelques milliers de fans sur la route, à ce stade, ils n'en ont plus rien à foutre ...

 

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commentaires

A
<br /> Bon article qui résume bien la chose. Ce dernier album de Radiohead m'a aussi laissé sur la faim à la première écoute, une impression de déjà vu en quelque sorte mais après quelques écoutes<br /> répétées, on ne peut pas rester indifférent à la recherche sonore du groupe. Certe, c'est pas comme leurs précédents albums (tant mieux!) mais King Of Limbs garde quand même la signature (en terme<br /> de sonorité) du groupe. Et je suis d'accord sur le fait qu'il n'y a rien de plus chiant que des (pseudo)fans jamais contents et figés dans le temps incapable de suivre l'évolution musicale d'un<br /> artiste ou d'un groupe.<br /> <br /> <br />
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