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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 10:49

Il arrive, quelques fois, qu'on puisse pas écouter 10 nouveaux albums par semaine comme devrait le faire n'importe quel chroniqueur passionné. Pourquoi ? Parce qu'on est pas payé pour faire ça, parce qu'on a une vie à coté, et parce qu'avouons le, à force, on ne sait même plus si on écrit pour se faire plaisir ou pour atteindre plus de 15 lecteurs dans la journée (oui je pense à vous, les quelques fidèles !). Bref arrêtons de tourner autour du pot: voila une liste non-exhaustive d'albums que j'aurai du chroniquer, mais que j'ai zappé, ou qui me sont passés à coté de l'oreille, pour des raisons obscures (si si), sessions de rattrapage ci dessous:

 

All Pigs Must Die - God Is War

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Pour les gens qui ne suivent pas du tout l'actualité metal (et ce n'est pas une tare) All Pigs Must Die est un "supergroupe" constitué de Kevin Baker (The Hope Conspiracy), Adam Wentworth et Matt Woods (Bloodhorse) et surtout Ben Koller, le batteur de Converge. Avec un nom pareil, fallait s'attendre à du vénère, et God Is War est un disque entre punk et hardcore matiné coup de folie (converge-connection oblige), et de ce raffinement technique qui laisse l'auditeur en alerte pendant 8 titres (et 5 autres si vous prenez la version spéciale avec leur premier ep qui hum, déchire sa maman). On regrettera à peine quelques solos Thrash Metal un peu trop "t'as vu mon tatouage de pitbull en rute". Nuque aux abois ? Envie d'un concentré de violence maîtrisé et simplement efficace ? Voila un des meilleurs punching ball de l'année.

 

Sortie: 5 Septembre

Label: Southern Records

 

Youth Lagoon - The Year of Hibernation

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On vous a peut-être bassiné sur des sites spécialisés en pop moderne ou décomplexée sur Youth Lagoon. Mais quand même, ce jeune étudiant de 22 piges qui ne cesse de répéter en interview que sa musique est celle d'un anxieux, limite flippé de tout, vient de sortir l'album le plus rassurant et confortable de 2011. Oui, confortable, comme le single "Cannons" qui semble vous enrouler dans une couverture en coton bio dans un chalet au fond des rocheuses, ou la solennelle "Montana" qu'on jurerait avoir été écrite pour un docu sur les derniers ours blancs. La musique est faussement lo-fi, faite de claviers moelleux et de beats sourds, sa voix, très féminine, flotte au dessus, blessée et nostalgique. Il touche la réussite mélodique quasiment à chaque fois, et réussit à foutre une branlée à tous les albums de pop à synthé de l'année, en faisant plus simple, plus sincère, plus convaincant. Charismatique quoi.

 

Sortie: 27 Septembre

Label: Fat Possum Records

 

Wooden Shjips - West

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Wooden Shjips avaient toujours eu une grosse réputation live, mais avouons que sur album, pour quelqu'un qui n'écoute pas des tonnes de musique psychédélique par jour, ça n'avait rien de bien extraordinaire, c'était ce genre de groupe qu'on sait être bon, mais qui n'excite pas plus que ça. Sur West, les San Franciscains se la jouent plus cash, plus direct, un peu comme s'ils prenaient la voie des Black Angels vers un son plus précis, quitte à décevoir les gros camés du fond de salle. Quand ils pompes les 3/4 du riff de Satisfaction sur "Home", on rigole 10 sec et après on ferme sa gueule et on allume le spliff: c'est magnifiquement accompagné d'un farfisa et d'une voix de poseur à cheveux crades. Le kraut-rock qui sent la chicha ("Looking out"), la piste en reverse qui berce ton THC ("Rising"), tout est réussi dans ce disque, et on monte au 8ème ciel de krishna en 7 titres. Qui a dit que le psyché devait durer des plombes pour hypnotiser ?

 

Sortie: 29 Aout

Label: Thrill Jockey

 

Liturgy - Aesthethica

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L'affaire au départ: un groupe de black-metal de Brooklyn (hein?) fringués comme des gens normaux (quoi ?) croyant avoir créé un genre que le chanteur a appelé, dans un manifeste "le black metal transcendantal". Un groupe détesté par les fans de Black-metal, car salopant le genre avec plusieurs autres: noise-rock ("High Gold" et ses montagnes russes), expérimental (les instrumentaux "Helix Skull" et "Glass Earth"), et même math-rock héroique (l'ultra jouissif "Generation" qui fait durer le même putain de riff 7 min sans lasser l'auditeur). Ils ont beau nous la jouer conceptuel sur certains passages (les boucles de voix de "Glass earth", 2 min de silence à la fin de "Sun of Light"), cette bande n'est pas loin de l'image qu'ils veulent se donner: originaux, excitants, et capables d'extraire une partie de ce qui fait le black-metal pour séduire un public "large", grossièrement, les amateurs de rock puissant. Les gratteux semblent fusionner pour foutre de sacrés coups de riffs dans nos tympans, le chanteur hurle à la mort mais fait passer une certaine émotion malgré tout, et le batteur est monumental car toujours là pour donner une dynamique précise, et nous confondre entre ordre et désordre, dans un chaos qui subjugue. Aesthethica est un disque un peu cérébral, à la violence sous-jacente, aux musiciens soudés pour une seule cause. Vrai metal ou pas, c'est un album mémorable.

 

Sortie: 14 Mars

Label: Thrill Jockey

 

War on Drugs - Slave Ambient

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L'ancien groupe de Kurt Vile continue à voir des mirages dans la soupe polluée qu'est devenu le rêve américain, de l'americana psychédélique qui emprunte à Dylan et Springsteen pour nous compter des histoires de losers héroiques. On bascule entre les moments d'étrange béatitude (les instrumentaux "The animator", "City reprise") et de rengaines terre à terre, au fond du bar ("I was there" et son harmonica) ou sur la route ("Best Night"). Un disque qui fait semblant d'aller nulle part alors qu'il touche toujours au but. Un groupe qui ne sera jamais connu mais qui persévère dans un style si particulier qui fait aujourd'hui le buzz grace à Kurt Vile. Que les journalistes n'oublient pas le groupe où l'homme des cavernes se réfugiait avant de faire la une de tous les magazines.


Sortie: 5 septembre

Label: Secretly Canadian

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