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24 juillet 2010 6 24 /07 /juillet /2010 12:30

http://www.ladepeche.fr/content/photo/biz/2010/06/18/f6adbd56e1eeb10ceac53650d2c3427b_w350.jpg

 

The Ocean in a Shell 

 

Bien des journaleux, des chroniqueurs, ou tout simplement des auditeurs vont se casser les dents sur l'objet musical le plus attendu de 2010 par la sphère indé (et au delà, comme dirait Buzz), j'ai nommé The Suburbs, d'Arcade Fire. Pourquoi ? Parce ce disque est une vermine pour les analystes, par sa densité et sa longueur, et surtout, parce qu'il faut toujours prendre des pincettes pour parler de ce genre de groupe sous peine d'éclater d'un grand "non" ou "oui" qui n'aurait aucune valeur. Rentrons dans le vif du sujet. Le thème de la banlieue donne à Win Butler l'occasion de raconter son enfance, et de faire basculer le lyrisme du groupe vers la mélancolie.  A la première écoute, le plus marquant est que The Suburbs est l'album le plus varié d'Arcade Fire, il bascule entre le peaufinement des bases du groupe (Les tubesques "Ready To Start", "City with no children") et les prises de risque ("Rococo" et ses choeurs étranges, l'électro de "Half Light II" et "Sprawl II").

 

Les paroles de The Suburbs parlent de se libérer du "sprawl" ("l'étalement urbain"), de quitter sa sinistre chambre et sa sinistre ville pour voir le monde ("Empty Room", "City with no children in"). Je vous dispense du paragraphe sur pourquoi Win Butler singe Springsteen, mais il fait en tout cas preuve d'une retenue dans l'émotion toute nouvelle. Si "Antichrist television Blues" avait déjà prouvé la capacité de Butler dans la folk, les titres "Wasted Hours" et "Deep Blue" donnent au monsieur le statut d'orfèvre par leurs arrangements éblouissants.

 

Cerise sur le gateau, "The Sprawl" est surement une de ses plus belles performances vocales et parolière. Quand à sa compagne Régine Chassagne, elle semble enfin avoir appris à maîtriser sa voix (où la production cacherait ses défauts ?) sur les trois titres qu'elle interprête seule ("Half-Light", "Empty Room" et le blondie-esque "Sprawl II"). Beaucoup seront déçus de ne pas retrouver la noirceur de Neon Bible, l'urgence de Funeral, et d'entendre un groupe qui s'est assagi et va de l'avant sans tenter de recopier les recettes qui ont marché.


On ne peut pas dire aussi tôt qu'Arcade Fire vient de sortir un chef d'oeuvre, ni même quelle place prend The Suburbs dans leur discographie, mais on est déjà certain que ce disque possède des compositions d'une richesse impressionnante qui prendraient des heures à décrire, et prendront des semaines, surement des mois à déchiffrer et apprécier dans nos petites oreilles imparfaites. Sur "We used to wait", Win chante "Now our lives are changing fast, hope that something pure can last". Qu'il se rassure, la pureté d'Arcade Fire est toujours là, prenant de nouvelles formes sans se trahir, et s'installant durablement dans nos esprits, dans nos vies ?

 

Label: Merge

Sortie: 3 Août 2010

 

www.myspace.com/arcadefire

 

Bonus track: Arcade Fire jouera au Madison Square Garden le 5 Août pour fêter la sortie de The Suburbs et le concert sera diffusé en streaming, sur le channel Vevo de Youtube. Voila le trailer

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 12:33

Cette section du site ayant été déserté un long moment, on va pas y aller avec le dos de la cueillère (/ringard), on va y aller franco (oh le has-been!), bref tu vas morfler des tympans pour un bon quart d'heure (ah là direct ça sonne mieux). On va d'abord mettre en apéro Best Coast et Wavves, puis en plat de résistance un extrait du live de Dirty Projectors avec Bjork, pour finir avec un dessert-teasing composé de titres des prochains Deerhunter et Walkmen.qui sont, et c'est un euphémisme, très attendus. Enjoy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 13:13

 

http://music.is-amazing.com/sites/music.is-amazing.com/files/imagecache/Covers/covers/tamaryn.jpg

 

Une jolie baignade


Détrompe-toi, cet album s'appelle "The Waves" mais ne prend pas du tout la même vague que les groupes de teenage-summer-pop qui pullulent sur la west-coast ces temps-ci. Tamaryn donne la sensation de temps qui s'arrête, l'apnée dans une eau cristalline, l'impression de faire partie d'une énorme masse sonore, mais légère comme une plume. The Waves est une suite de titres vaporeux, presque évaporés, aux guitares noyées dans l'écho et le delay, au chant féminin apaisant. On y trouve des bouts de Jesus and Mary chain, Slowdive, Cocteau Twins, sans y voir pour autant un plagiat de ces derniers, juste le même "feeling".

 

La mélancolique "The Waves", le brouillard lumineux de "Haze Interior", le romantique "Dawning": c'est la B.O de Abyss version 2010 avec la ville sous-marine en 3D. Mais The Waves est aussi un album un peu monotone, trop diront certains, dans sa production et ses mélodies. Il reste tout de même difficile de ne pas se laisser emporter par le courant shoegaze-pop de Tamaryn, qui à défaut d'égaler ses modèles, les honore en ne surjouant pas le genre.
Plaisant.

 

Label: Mexican Summer

Sortie: 7 septembre (digital) 14 septembre (vynil)

 

www.myspace.com/imagesmusic

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20 juillet 2010 2 20 /07 /juillet /2010 10:54

http://merlins-nose.com/main/dateien/front_master2.jpg

 

Arizona dream

 

J'étais sur une route de l'Arizona, vers Marble Canyon, avec mon pote Anton, on devait aller rejoindre ce type louche à Cameron, il devait nous filer des champignons mexicains ("Black Nectarine from the Simian Heart") et une cassette de démos de Spacemen 3 introuvable dans le commerce. Arrivés à l'entrée de la ville, le désert, le soleil plombant et des batiments peints de toutes les couleurs, on avait le crane en ébullition ("Road raged the fuck out"). Soudain le type sort d'un bar à droite de la rue et une jolie blonde en minishort, air impassible, flingue à la main et santiags aux pieds arrive de l'autre coté. La gamine a des yeux à se damner ("I love you so") et semble tournoyer pour faire de sa plastique un objet d'hypnose ("New kind of Orchide"). Anton sort du coffre et balance le sac de billets à Marley comme s'il n'en avait rien à foutre. Le sac de champignon faisait un dixième de l'autre, mais il y en avait pour 3 mois d'hallu pour moi et mon groupe, la cassette était dedans.

 

A ce moment, la gamine s'approche du véhicule et me sussure "Pitié prenez moi avec vous, je veux fuir ce taré" ("Velvet Heartattack"). J'hésite à jouer les héros quand Marley la rappela: "Allez n'importune pas ces gens, viens ici c'est l'heure du gouter". Anton sort son flingue, lui tire une balle dans le dos, il tombe ("Wisdom Blackout").  La blonde court jusqu'à la mustang avec l'argent et on commence à partir lorsque Marley refait surface, et balance un coup de shotgun dans notre pare-brise ("Hate Reversed is kind"). On accélère, et on sourit bêtement, Anton et moi, on l'a échappé belle. Au bout de quelques miles je me rend compte que la blonde n'a pas dis un mot, je me retourne rapidement, elle avait reçu la balle en plein crâne ("Hard from heaven"). Décidément on était verni. Sur la route de Phoenix, on fumait des paquets et des paquets de clopes pour évacuer le stress, on essayait de trouver un plan, mais la gamine n'avait aucun papier sur elle, et l'hopital le plus proche était à Phoenix. Son corps commençait à vraiment empester toute la caisse et au bout de 150 miles, on le sorti de la voiture, quelque part près du Walnut Canyon ("The pain slows you down").


Anton me dira peu après "tu as le sang-froid des norvégiens", vraiment un humour de merde ... Et à Tucson, mon groupe et le sien, El Rancho Relaxo et les Brian Jonestown Massacre attendaient bien sagement notre arrivée pour une grosse semaine de psychédélisme, avec de la chicha-beuh à foison, des sitars qui résonnent dans la nuit, et après quelques cuisines spatiales, la sensation de toucher le ciel.

 

http://www.myspace.com/theranchorelaxocompany

 

Le groupe offre deux disques de leur discographie:

Look at the wall son et Harmony and Rockets téléchargeables ici (sur leur myspace)

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 15:26

http://shockmountain.files.wordpress.com/2010/07/tumblr_l53hcolzmf1qcbsdbo1_1280.jpg?w=600&h=594

 

Soirée pyjama


Girls in the eighties, c'est au début, en 2005, le projet solo de Chase Reynolds, qui n'avait pas plus d'ambition que d'enregistrer sa musique et la donner/faire partager. Un jour il poste le lien vers son premier album sur le forum de Deerhunter en 2009, et au fur et à mesure, les blogs indé ricains s'interessent au monsieur, il sort une version cd de ce Teenage Royalty en février 2010, recrute un backing band pour enregistrer Faceless Sonic Boom, début avril Stereogum pose un tampon "band to watch" et il y a quelques semaines, il offre ce dernier album sur son myspace.


Pas simple l'historique, tout ça pour dire que d'un homme seul, Girls in the eighties sonne comme une armée de gens défoncés qui sautent partout en cassant les meubles. Faceless Sonic Boom prend la transe naive Fang Island, le son de guitare de No Age, et l'esprit teufeur américain de Andrew WK. Pour le genre, on dira donc du punk-rock d'adolescent en rute. Il est un peu inutile de sortir l'un ou l'autre des titres de ce disque qui est constitué uniquement de bombes pour fête étudiante dépassant rarement les 3 min. Le batteur marche au Redbull et aux fraises tagada (drogué !), le guitariste ne connait manifestement que des power chords, et la claviériste a du faire des musiques de jeux videos dans les 80's.


Le genre de groupe qui ne réussira pas deux fois à nous berner, mais pour l'instant, on prend un dragibus et on retourne se battre avec des polochons (sur "Slow Motion" c'est mieux).

 

www.myspace.com/girlsintheeighties

 

Sortie: sur le net, 4 juillet, physiquement, bientôt

Label: On l'espère

 

Album disponible gratuitement (et légalement) ici

Commander le premier album, Teenage Royalty, pour 5 dollars

 


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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 12:58

http://imgur.com/3fRUP.jpg

 

Super green

 

Comme un fantasme inconscient des intellectuels de la pop à travers le monde, Dirty Projectors et Bjork ont décidé de collaborer pour un projet, forcément, conceptuel et un brin écolo. Amber Coffman, chanteuse ches les Dirty Projectors, se promenait en avril 2009 au nord de San Francisco, près du Mont Wittenberg, et en longeant la cote, s'est ému d'une famille de baleines qui se trouvait là. En revenant chez elle, elle raconte tout ça à David Longstreth, son ami et chanteur de Dirty Projectors, qui vient de s'engager auprès du site Stereogum  à écrire quelques chansons pour un concert commun avec Bjork à New-York. Le sujet n’est finalement pas si simple: une discussion entre une femme, une mère-baleine et ses enfants-baleines entre ode à la vie sous-marine et avertissement écologique (la chasse à la baleine, mais aussi la pollution des mers). Amber, Angel Deradoorian et Haley Dekle font les voix des enfants, Bjork la voix de leur mère, et Dave, la voix de la femme (c'est le leader de DP, il fait ce qu'il veut ...).

 

Musicalement ça vous donne des titres assez courts et très accessibles vis-à-vis des bizarreries habituelles de Dirty Projectors. Essentiellement basés sur la voix, les sept titres rappellent fortement le travail de Bjork sur Medulla, mais dans une version plus joyeuse et organique (aucun élément électronique dans l'affaire). Parlons justement de Bjork. Elle se fait presque discrète mais le thème de l'ocean, déjà récurrent dans ses albums, lui inspire des performances vocales magiques sur "On and ever onward", "All we are" et le sombre "Sharing Orb". Dave Longstreth assure et tempère son maniérisme (assez agaçant dans les morceaux de son groupe) tout en démontrant une versatilité impressionnante. Enfin, les trois chanteuses (Amber, Angel, Haley) ne s'expriment qu'en chœurs, mais avec une telle maîtrise qu'elles prennent souvent le premier rôle dans la mélodie.

 

L'harmonie est ce qui qualifierait le mieux ce Mount Wittenberg Orca qui est non seulement un ep magnifique mais aussi original, et osons le dire, le meilleur disque de/avec Bjork depuis Medulla. En plus tous les bénéfices de la vente de l'ep sont versés à l'association pour la préservation des espaces marins de National Geographic, et d'un coup, on fait du bien à ses oreilles, et à l'océan, c'est pas beau ?

 

www.myspace.com/dirtyprojectors

www.myspace.com/officialbjorkfansite

 

Disponible sur: http://www.mountwittenbergorca.com/

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 14:11

Mon 4ème groupe préféré au monde en partant de la gauche, j'ai nommé Deerhunter sort un nouvel album le 28 septembre, ça s'appelle Halcyon Digest, et la tracklist et la pochette sont juste en dessous:

http://i27.tinypic.com/2j2awec.jpg

 

* 01. Earthquake - 5'00
* 02. Don't Cry - 2'49
* 03. Revival - 2'14
* 04. Sailing - 5'00
* 05. Memory Boy 2'09
* 06. Desire Lines - 6'44
* 07. Basement Scene - 3'41
* 08. Helicopter - 4'58
* 09. Fountain Stairs - 2'38
* 10. Coronado - 3'19
* 11. He Would Have Laughed - 7'29

 

http://img2.timeinc.net/ew/dynamic/imgs/100419/Deerhunter_320.jpg

 

Et parce que toi, un des 30-40 lecteurs de ce blog, t'es vraiment un champion, juste en dessous tu vas trouver le bootleg du concert de Deerhunter à Coachella 2010, avec deux nouveaux titres: "Revival" et "Helicopter" que tu vas adorer parce que t'es quelqu'un de goût.

Par ici

 


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14 juillet 2010 3 14 /07 /juillet /2010 13:49

http://images.amazon.com/images/P/B003E1QC54.jpg

 

Sonic Underground Jr

 

Quand tu sais pas chanter, tu connais pas tes gammes et les accords que tu fais sonnent un peu bizarre, tu aimes les rythmiques binaires et les guitares hésitantes qui s'écroulent souvent en larsen, tu peux faire un groupe entre Sonic Youth et Velvet Underground, peut-être même que tu fais déjà parti de Gun Outfit. Quand on vient de Washington (Olympia plus précisément), ville où il ne semble plus rien se passer niveau rock depuis les années 90, on en arrive forcément à produire une musique un peu dépressive, comme si le temps s'était arrêté en 95, juste après la mort de Nirvana. Possession Sound est le second album du groupe, et améliore la jolie performance du noise-rock Dim Light.


On jugererai que l'ironique "Feeling Good" ,"The flower beneath the foot" ou même "Dead Broke" sortent d'un disque de face-b du mythique Daydream Nation (Sonic Youth), dans une version peut-être plus pop et moins bruyante. Les voix de Dylan Sharp et Caroline Keith font écho à celles Thurston Moore et Kim Deal mais lorsqu'ils avaient 18 ans et encore un peu de fougue. Gun Outfit se permet aussi de sonner comme Dinosaur Jr sur le magnifique "My whole life" et comme les Meat Puppets sur "Fantasy World". Pour le coté Velvet, on retiendra la sublime montée d'opium nommée "Phaedra", et le duo de junky-lovers "Wide Awake".


Assez de name-dropping, je suis bien désolé de vous prévenir que Possession Sound est une nouvelle bombe à écouter en cette glorieuse année musicale 2010.


Label: PPM Records

Sortie: Juin


www.myspace.com/gunoutfit


LP/CD dispo sur Insound

CD Universe

et d'autres sites américains trouvables sur google.

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 14:50

http://magiska.vlsweb.net.br/wp-content/uploads/2010/07/61CK3Sj4saL._SS500_-400x400.jpg

 

Coeur brisé à L.A

 

A croire que les américains redécouvrent les summer songs et la teenage-pop, ces derniers temps on a noté un certain succès de groupes comme Dum dum girls, Vivian Girls, Wavves, ou Surfer blood, qui redonnent de la fraicheur au genre en pillant tout ce qui a fait la musique "des jeunes pour les jeunes" ces 40 dernières années. Best Coast est dans la droite lignée de ces insouciants qui veulent chanter des banalités avec conviction.


Bethany Consentino, de son vrai nom, a mangé dans le même repas un best-of des Smiths, l'intégrale des Ramones,et la B.O de Grease. Et son estomac résiste plutot bien puisque ce Crazy for you est une collection de pop-songs quelques fois agréables ("Goodbye","Summer mood"), souvent très accrocheuses ("I want to","Bratty B","Crazy for you", "The end") et une ou deux fois vraiment stupides ("Happy").  Pour sûr le disque va laisser votre cerveau tranquille, la vie de Bethany ressemblant à un vraie sitcom à base de "Pourquoi tu n'es jamais là ?", "Je deviens folle quand tu pars", ou le plus complexe "Pourquoi tu n'es pas mon petit ami?".


Mais le seul vrai reproche à faire à Crazy for you est son aspect répétitif, qui va néanmoins très bien avec l'aspect répétitif des problèmes d'ados, mais la demie-heure de musique proposée passe comme papa dans maman ... Pour vous donner une idée, Best Coast serait l'ex-copine déprimée de Wavves ou ce qu'auraient pu faire les Dum dum girls à 16 ans. Crazy for you offre une jolie demie-heure de fraicheur musicale, sans prétention mais avec le feeling. On en finit l'écoute avec du sable dans les chaussures et une grosse envie de mode repeat.

 

Label: Mexican Summer

Sortie: 27 juillet


écoutez l'album entier ici

 www.myspace.com/bestycoasty

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 15:00

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/thumb/a/ab/King_of_the_Beach_%28Wavves%29_album_cover.jpg/200px-King_of_the_Beach_%28Wavves%29_album_cover.jpg

 

Album fun de l'année

 

Le crédot de Nathan Williams, le maitre d'oeuvre (chanteur/guitariste compositeur) chez Wavves, c'est le crétinisme et en général tout ce qui est relié aux ados attardés. Sur un premier album éponyme, enregistré dans la maison de ses parents à San Diego, il avait instauré sa marque de fabrique de branleur: des morceaux à 4-5 accords, quelques fois sans refrain même, un son dégueulasse, une voix de jeune branleur qui expose ses passions bas du front ( du genre prendre de la drogue, draguer de la meuf, taper l'embrouille avec n'importe qui, faire un road-trip ) ,tout ça dans une glorification de la connerie adolescente.

Les deux premiers albums (Wavves et Wavvves, hum) étaient hélas tellement branleurs qu'ils manquaient de consistance, et ne valaient que pour quelques tubes ("California Goth", "No hope kids").

King of the beach, son troisième tome, montre que Williams n'est pas qu'un idiot hype à casquette de baseball, mais aussi un bon mélodiste. A la poubelle le son garage lo-fi identique sur chaque titre de Wavves (l'album), ici on a un vrai producteur aux manettes, Denis Herring, qui sait donner du relief aux pitreries du gamin. "King of the beach", intro parfaite, est la première pierre de ce ravalement de facade: l'alternance guitare claire/overdrive donne toute la dynamique à ce tube de l'été.  La maturité (sonore du moins) est bien perceptible sur le planant "Linus Spacehead", la pop noyée de "Baseball Cards" ou le jouissif psyché-surf-rock  "Idiot".  On se rend vite compte que King of the beach n'est pas seulement un très bon album pour l'été (comme l'était le précédent) mais un très bon album tout court. Au sommet, "Post-Acid" réunit Pavement et Blink 182, "Green Eyes" ressemble aux Vines qui auraient retrouvé leur âme, et "Take on the world" donne l'impression d'une cadillac fonçant sur une route qui ne mène nulle part. En bref les ambiances sont variées, et les paroles plus personnelles, nouveau signe que Wavves a changé.


King of the beach est la première preuve que Wavves n'est pas une blague, et la remise en question de Williams, perceptible dans les paroles ("I'm not supposed to be a kid, but i'm an idiot" ou "I still hate my music, it's all the same") est salutaire. En ouvrant un brin les yeux, Wavves (soit Nathan + des musiciens de Jay Reatard) sort surement l'album le plus fun de l'année, une grosse tranche de soleil pour faire danser les filles et pogoter les garçons, et on dit bravo.

 

Label: Fat Possum

Sortie: 3 aout


www.myspace.com/wavves

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