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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 23:06
http://stereogum.com/img/pe-yeasayer-odd_blood.jpg

L'effet Kiss cool

Yeasayer est un groupe de neo-pop-gospel-electro-folk, ouais tout ça, et si vous n'avez pas jeté une oreille à All Hour Cymbals, un des meilleurs disques des années 2000, il n'est jamais trop tard pour reconnaître qu'ils sont un des meilleurs groupes de ces dernières années. Il faut avouer que ce second album a tout du second album aux premières (et secondes, en fait j'ai eu cette impression pendant quelques semaines) écoutes.

Là ou les rois de Brooklyn avaient imposé une pop insaisissable à leurs débuts, ici tout est plus simple, tout est prétexte à des refrains entêtants, des mélodies qui tournent et ne prennent jamais de détour. On s'effraie d'entrée avec "The children" et cet effet dégueu sur la voix , alors que le fond sonore est pourtant agréable. On est ensuite happé par le seule titre qui séduit les "vieux" fans, "Ambling Alp" et son imparable refrain. Et puis, on se perd très rapidement, il y a le coté oriental très prononcé de "Madder red" et "One", l'une planante comme un bar à chicha l'autre dansante comme une fête de bollywood, et l'electro schyzo de "Love me girl" ou le groove shamanique de "Mondegreen". Mais tout ça semble souvent kitsh, ou déplacé, de la part d'un groupe qui avait mis un soin incroyable à donner des nuances à ses compositions sur son premier disque. Ici on se demande s'ils ont vendu leur âme jusqu'à la révélation: les nuances sont toujours là, beaucoup plus cachées, et l'additivité se fait enfin sortir lorsqu'on décide de passer de la soirée folk de hippie de All Hour Cymbals au Dance-floor expérimental que nous propose Odd Blood.

Bien sûr, les paroles sont moins bien torchés (Mondegreen et son "everybody's talking about me and my baby makin love to the morning light"), les mélodies n'ont plus ce caractère versatile, et le changement de batteur se sent dans l'aspect répétitif et même déshumanisés de certains plans (programmés en partie) mais Yeasayer est toujours là, objet musical non identifié à ce jour, libre de faire frissonner puis danser, sans qu'on y voit autre chose qu'un feu de joie.
Odd Blood est un de ces albums qui se méritent, mais qui explose à la gueule pour libérer les inhibitions chez les âmes droguées dans une grande fête sans frontière de genres. Quand on connait le talent de ces gars pour sublimer leurs titres en live, on ne doute pas que ce dernier disque nous impressionne encore plus au fil du temps.


www.yeasayer.net
www.myspace.com/yeasayer
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26 janvier 2010 2 26 /01 /janvier /2010 09:39
En attendant la bitch de plastique (oh pardon, Plastic Beach, l'album), Gorillaz balance un titre: Stylo en featuring avec Mos Def et Bobby Womack. Surfant tant sur une vague electro, puis soul et hip-hop. Stylo passe d'un genre a l'autre, d'une voix a l'autre et on se demande si on s'y perd, si on s'y trouve. Tout ca, c'est bien du Gorillaz.

Cliquer pour ecouter le titre

1. Orchestral Intro
2. Welcome To The World Of The Plastic Beach (feat. Snoop Dogg)
3. White Flag (feat. Kano & Bashy)
4. Rhinestone Eyes
5. Stylo (feat. Bobby Womack and Mos Def)
6. Superfast Jellyfish (feat. Gruff Rhys and De La Soul)
7. Empire Ants (feat. Little Dragon)
8. Glitter Freeze (feat. Mark E Smith)
9. Some Kind Of Nature (feat. Lou Reed)
10. On Melancholy Hill
11. Broken
12. Sweepstake (feat. Mos Def & Hypnotic Brass Ensemble)
13. Plastic Beach (feat. Mick Jones & Paul Simonon)
14. To Binge (feat. Little Dragon)
15. Cloud Of Unknowing (feat. Bobby Womack)
16. Pirate Jet

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 14:27
http://www.threemonkeysonline.com/images/articles/black-rebel-motorcycle-club.jpg

Comme vous savez (petit groupe de lecteurs résistant à notre irrégularité dans la chronique) on ne balance presque jamais de news et quand on en balance c'est qu'il y a une putain d'raison. Cette putain de raison, c'est la sortie du prochain album de Black Rebel Motorcycle Club qui sont pour tout amateur de rocknroll "comme on en fait plus", une référence, un groupe qui n'a jamais sorti un album "moyen", et qui cultive une classe, un charisme et un style que peu de groupe ont sur la scène musicale U.S.
Bref, après un Baby 81 plutot bon mais avouons-le, en deça du reste de leur discographie (on ne peut pas écrire des hymnes comme "whatever happened to my rocknroll" ou "Stop" tous les jours), ils reviennent le 22 mars et à l'écoute de "Beat the devil's tattoo" très Howl et l'hymniesque (oui ça existe!) "Bad Blood", on sent que l'album va marquer un retour au grand BRMC.

Si vous voulez des preuves, voici deux liens pour des radio rip (qualité médiocre mais ça ne vous empêchera pas de mettre repeat rapidement) de ces titres:

Beat the devil's tattoo: http://www.mediafire.com/?5ne1uwad3nn

Bad Blood: http://www.mediafire.com/?hb2dmxifned
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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 00:01
http://cdn.pitchfork.com/media/puritains452cov.jpgSacré Jack

Jack Barnett, chanteur/producteur/songwriter de These New Puritans est un type quand même spécial. On avait plutot apprécié ses délires sur la numérologie et les couleurs pendant un premier album éponyme qui alternait tubes et passages plus "expérimentaux", mais qui avait surtout une forte identité, entre l'hommage au trouble obsessionel compulsif et à la musique dance-floor glauque que seule l'Angleterre sait engendrer.

Pour un deuxième opus, le "groupe moyen" reprend les même recettes en ajoutant un petit ingrédient, là où These New Puritans décide de faire un concept album orchestral sur la révolte, avec une ambiance entre "La cité des enfants perdus", "V pour Vendetta" et "Le Nom de la Rose". Pour rajouter au suicide commercial, ce cher Barnett présente un single de 7 malheureuses minutes, intitulé "We want war".

Voila pour la présentation objective, maintenant musicalement, au départ, on perd facilement pied: les guitares ont disparu, un orchestre semble avoir pris la place du groupe sur la majorité des morceaux, la voix est en retrait et il y a même des choeurs d'enfant à un moment. Après quelques écoutes heureusement, tout se forme dans notre esprit et le mélange entre futurisme electronique, classicisme de l'orchestre et touche médiéval des "choeurs" et des bruitages donne une fresque assez passionnante pourvu qu'on soit sensible aux musiques de film, car il n'est vraiment question que de cela.

Il n'y a aucun tube (a part "Fire Power" et encore ...) et même l'introduction sur "We Want War", parfaite pour entrer dans cet univers, n'accrochera pas l'auditeur s'il ne l'écoute pas dans le contexte même de Hidden, pièce musicale qui faute d'attirer les foules, donne une dimension tout autre à These New Puritans (ou ce qu'il en reste). Assurément un des disques importants de 2010


www.myspace.com/thesenewpuritans

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 22:52
http://a33.idata.over-blog.com/2/37/25/88/musique/The-Drums.gif

Border line

Quelques fois, il vaut mieux tuer le mal dans l'oeuf, comme quand on sait qu'on va accoucher d'un alien et qu'il va nous faire exploser le bide dès qu'il peut, ou quand on vient de tromper sa femme et qu'on lui dit très rapidement comme si plus on attendait plus le mal serait grand.

Et ca n'a presque aucun rapport, mais je vais vous parler de l'EP de The Drums, une des possibles prochaines sensations inrocks-voxpop-franceinter, parce que comme ça je n'aurai pas à refaire l'effort pour l'album. Ce groupe est, vous l'avez deviné, tout naze. Si le mot "neuneu" était devenu un genre musical, The Drums en seraient la nouvelle génération. Ca sautille niaisement sur des guitares en plastoque, une batterie fisher price surement tenue par un jeune à mèche et t-shirt à rayure, le chanteur lance des "aaaahhh" et "haaannn", siffle aussi, et n'a bien sûr pas encore mué. Comme d'hab dans ce genre de groupe c'est le bassiste qui fait tout le boulot, le sale boulot, et ici le boulot est sale, genre un son et un jeu de basse même pas digne de blink 182. Et comme on entend pratiquement que lui (et le zio zio qui hulule des conneries en sautillant), je vous laisse imaginer.

Alors on a "oh mama I want to go surfing", "I wanna hear any beat of your heart han han han", "I don't know hoooow to feel without your love" et j'en passe niveau paroles écrites à 13 ans sur un coin de table de classe. Tout ça ne serait pas forcément un problème si on sentait un certain fun, un petit second degré, ou un minuscule talent mélodique derrière, mais cette galette a beau avoir 8 titres (beaucoup pour un ep), il n'y a rien de tout ça.

Si vous vous demandez pourquoi cette chronique au moment ou je pourrai m'atteler à parler de choses qui me passionnent plus, la réponse est simple: principe de précaution. Car protéger vos oreilles est aussi notre mission.

www.myspace.com/thedrums

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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 11:10

http://farm1.static.flickr.com/144/358441367_e7cd98bd48.jpg

Maika est une artiste espagnole dont les influences se situent plus dans le Sud des Etats-Unis que dans le tango Argentin. Avec sa guitare ou son clavier, accompagnée de quelques musiciens, elle narre ses histoires à dormir debout (He’s a bastard and I’m a tramp) à l’audience attentive du haut de sa voix mi fluette, mi gaillarde. En d’autres mots, Maika chante le blues. La nana, vêtue d’un tailleur coupé homme, a des couilles et captive le public le temps de nous faire patienter pour Boat Beam. Ah oui c’est vrai, il y avait un autre groupe à l’affiche, on aurait presque oublié.  

 http://farm4.static.flickr.com/3619/3386432911_3482d223df.jpg

Boat Beam a donc la lourde tache de poursuivre la soirée avec un seul album sous le coude : Puzzle Shapes. Mais les trois demoiselles ont plus à offrir. Ouverture sur une nouvelle chanson et le concert prend forme sur un air de chaises musicales : multi-instrumentalistes, elles prennent place aisément au piano, guitare, ou violoncelle.  D’Igloo en version arrangée live a Session Cats en passant par Sleepwalker. La bonne humeur et légèreté de leur musique emplissent la salle. Elles présentent une paire de chansons inédites et prouvent que le talent ne s’achète pas que sur album. Bis sur le single The Rain Pauly puis charmante reprise de Loser de Beck, le concert est emballé, pesé, bouclé. Juste le temps de se demander : Maika qui ?

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 20:14
http://2.bp.blogspot.com/_l6PdKzUL51A/SyqNGVrIMNI/AAAAAAAAAZ0/p-tnv1DBc0Q/s320/up-Kollaps_Tradixionales.jpg

There is a light

Silver Mt Zion, soit le groupe de post-rock le plus fédérateur depuis Godspeed! You Black Emperor (logique, ce sont peu ou prou les mêmes gens), créé toujours une certaine excitation à chaque sortie d'album. Depuis qu'il ont durci le trait sur le très bon "13 blues for 13 moons", montrant un aspect plus rock, plus accessible et encore plus lyrique, on se dit qu'ils en ont encore sous le pied au bout de six albums.

Et le chemin est clair sur Kollaps Tradixionales, Silver Mt Zion se défait de ses chaînes et creuse le sillon du dernier album en explorant un lyrisme entre rage et larmes qui fait à chaque fois mouche. "There is a light" est une intro parfaite divisée en deux parties, une complainte pleine de solitude, quasi désespérée, puis au bout de quelques minutes, un espoir qui renait,  un choeur apparait derrière la mélodie qui s'emballe et sur laquelle Efrim s'égosille comme si sa vie en dépendait: "Tell me, There is a light". Un sacré moment (et inversement).

A peine le temps de souffler qu'on est pris a la gorge par ce qui doit être le morceau le plus rock de toute la disco du groupe: "I built myself a metal bird". Un brûlot noisy sur lequel les violons menacent l'auditeur, comme si le groupe jouait dans un batiment sur le point de s'écrouler, Efrim étant lui aussi au bord de la crise cardiaque lorsqu'il lance des "Dance, motherfucker" rageux. La suite est beaucoup plus calme avec le quasi instrumental "I fed my metal bird the wings of other metal birds" qui reprend la mélodie et l'allonge, le planant "Kollaps Tradixional", et "Kollaps tracionale" qui se fait plus martial pour finir sur un chant possédé en écho qui prend aux tripes. On termine sur un gigantesque "Piphany Rambler" plein d'espoir et de lumière.

L'espoir, encore l'espoir, cet album en est rempli à rabord car derrière la violence il y a toujours une lumière et Kollaps Tradixionales nous propose un Silver Mt Zion toujours aussi prompt à rassembler et communier avec l'auditeur mais cette fois beaucoup moins défaitiste et sombre, presque conquérant dans ses paroles et sa musique. Une réussite, une de plus.

http://www.tra-la-la-band.com/

sortie le 8 février 2010
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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 19:22
http://vibrationsmusic.com/wp-content/images/2009/vampire-weekend-contra.jpg

On arrête les conneries

Vampire Weekend est un modèle de "groupe de buzz" (surcoté, survendu, vite oublié), et on ne se serait pas étonné que ce second album, qui arrive deux ans après l'éponyme, soit le même disque mais sans les tubes (donc, rien). Là ou ces jeunes New-Yorkais -un peu trop propres sur eux pour être honnête- ont réussit avec Contra, c'est de prendre le même mélange indie pop, ska et afro-beat, et en faire de vraies compos.

Contrairement à un premier album ou on envoyait les tubes dès le départ et on s'essouflait rapidement, Contra dissemine ses atouts entre des titres beaucoup plus travaillés qu'auparavant. Dès l'ouverture sur  "Horchata", on a l'impression que le groupe du premier album s'est apaisé et se concentre moins sur l'énergie que sur la mélodie. On remarque que les arrangements (de cuivres et vents) prennent une plus grande place et magnifient certains titres comme le lumineux "Taxi Cab", le presque UB40ien "Diplomat's son", ou "Run".

Clairement, ils ne sont plus les gamins agaçants un peu crétins des débuts, mais un groupe avec une personnalité hors-normes, qui ne fait pas que des perles bien sûr (Le titre "pour se faire remixer" qu'est "Giving up the gun"), mais qui a atteint rapidement une sincérité et une justesse dans l'écriture qui les fait passer dans une catégorie de gens à suivre (Le sublime "I think ur a contra", surement le meilleur titre de leur disco). Et donc pour ceux qui voulaient des tubes, "Cousins" et "Holiday" vont nourrir leur shuffle pour un bout de temps.
Du coup, tout le monde est content nan ?

www.myspace.com/vampireweekend
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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 18:50
http://www.intraffik.com/blog/wp-content/uploads/2009/12/Beach-House-Teen-Dream.jpg

A walk in the park

Y'a des groupes qui manquent pas de culot quand même. Prenez Beach House (tu l'attendais pas celle là hein), ils sortent assurément ce qui va être le meulleur album pop 2010, le 25 janvier. Et que tous les autres groupes de pop planante à claviers retournent dans leur garage, la fête est terminée. Teen Dream réussit à faire aussi envoûtant que "Devotion", mais prend un chemin plus court, et finalement le dépasse. On est littéralement transpercé par l'intensité des mélodies de "Silver Soul", "Norway", "Walk in the Pak", "Used to be", et tout le reste.

La voix de Victoria Legrand n'a jamais semblé plus à l'aise et proche des cieux, c'est un enchantement de chaque seconde et on se demande même si elle n'est pas une nymphe invoquée directement par la musique. Les compositions prennent souvent des chemins de traverse pour retomber sur leurs pieds comme dans une grande randonnée où notre guide serait la nature elle même.

La grande réussite de Teen Dream est que l'on passe par l'émerveillement, la nostalgie, la tristesse, l'espoir, la résignation, dans une atmosphère paisible et familière, sans jamais s'ennuyer. Comme une évidence, on est soufflé au départ par l'ensemble puis on réécoute et rien ne change, tout est à la même place, il n'y a pas de mystère, mais le tableau ne s'use jamais sous notre regard. Des images accompagneront la sortie du disque puisqu'un dvd sera proposé avec une video par titre, et à la vue du clip de "Used to be", le voyage n'est pas prêt de nous lasser



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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 11:00

http://www.culturebully.com/wp-content/uploads/2009/10/kurt-vile-childish-prodigy.jpg

Vil enfant prodige

Kurt Vile… Kurt Vile. Ce n’est pas avec un nom pareil que l’on fait de l’électro, de la dub ou de l’indie. Non, quand on s’appelle Kurt Vile, on suit la voie de Neil Young, Bob Dylan. Quand on s’appelle Kurt Vile, on fait du rock un point c’est tout.   

Avec la participation de son groupe de scène The Violators, Kurt Vile propose donc un album rock classique, qui ne manque pas de charme et de confort pour les amateurs de choses simples. Des accents, Childish Prodigy en a : un peu lo-fi, un peu stoner. Un peu krautrock, un peu shoegaze. Mais putain, qu’est-ce qu’il nous donne envie de remettre un bon vieux jean troué et une chemise de bucheron, de s’asseoir dans un rocking-chair sur sa terrasse du Tenessee et de décapsuler une Bud ! Alors qu’Huntchback soit un peu plus énergique, que Blackberry Song me donne envie de chialer, que Monkey soit une démonstration de la Vile plume, mon tout est un album déjà classique sur ma platine qui ne demande qu’à retentir dans vos chaumières ce soir, ou dans une vingtaine d’années.

Car Childish Prodigy pourrait déjà avoir 15 ans et non, Kurt Vile n’a rien inventé. Il a juste écrit et composé un album de qualité en 2009. Et c’est déjà ça.

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