Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 septembre 2009 2 29 /09 /septembre /2009 08:00


Let's rock!

Yr Letter Records propose un disque hommage à la musique alternative des années 90; des artistes d'aujourd'hui reprennent des groupes qui ont marqué la scène alternative tels que My Bloody Valentine ou Chokebore.

Voici la tracklist:

1. Frank Turner - "Sally" (Kerbdog) 
2. Gâtechien - "Bombtrack" (Rage Against The Machine) 
3. Dead Pop Club - "I Was Dreaming" (Les Thugs) 
4. Walter Schreifels - "When You Sleep" (My Bloody Valentine) 
5. DevonMiles - "Getchoo" (Weezer) 
6. Cooper -"Static" (Jawbox) 
7. Lula Fortune - "Fuzzy" (Grant Lee Buffalo) 
8. Down To Earth - "Let Me Drown" (Soundgarden) 
9. Billy Gaz Station - "Grant Hart" (The Posies)
10. Powell - "Head To Wall" - Feat. Cyesm (Quicksand) 
11. Luis Francesco Arena - "I Like It" (Far) 
12. Lead Orphans - "Corduroy" (Pearl Jam) 
13. Atomic Garden - "Grudge" (Mega City Four) 
14. Run Ronie Run - "Foreign Devils On The Silk Road" (Chokebore) 
15. Mr Moustache - "Dust Cake Boy" (Babes In Toyland) 
16. Novels - "Aneurysm" (Nirvana) 
17. Jonah Matranga - "Be Quiet And Drive (Far Away)" (Deftones)
 

Casting plutôt sympathique donc.
L'album sortira en octobre mais est en prévente au prix de 10€ ICI 
Partager cet article
Repost0
27 septembre 2009 7 27 /09 /septembre /2009 08:00


Dance from the underground

Les "bêtes sauvages": on s'attendrait plus à un groupe de trash-metal en découvrant ce nom; c'est cependant en référence au mouvement pictural (les fauves) que ces quatre Anglais ont emprunté l'appellation.
C'est en 2008 qu'ils sortent un premier LP, Limbo, Panto, album lyrique à la fois dans les émotions suscitées mais aussi dans le chant si particulier d'Hayden Thorpe: (petite séance de musicologie) son chant presque androgyne vient d'une technique vocale, le falsetto, qui utilise le registre le plus aigu en empêchant la contraction normale des cordes vocales; pour faire simple, le résultat se situe entre un castrat et Antony Hergaty (Antony and the Johnsons). Sur le premier album, Thorpe use et abuse de cette technique et le résultat frôle parfois la parodie. Musicalement, ça part dans tous les sens et c'est probablement le plus gros bémol qu'on mettrait sur cet album.

Avec Two dancers, on trouve une plus grande homogénéité. Le disque est ponctué de touches électros auxquelles se mêlent des percussions tribales. La voix est beaucoup plus maîtrisée et Thorpe use moins d'effets au profit de modulations vocales parfois surprenantes.
Passée la première impression "On-dirait-du-Antony-Hergaty-sur-une-instrumentation-à-la-Grizzly-Bear", on peut savourer le charme de la musique de Wild Beasts; c'est un peu comme du velours: l'atmosphère est tantôt "chill-out", lascive ("The fun powder plot"), aérienne ("This is our lot") ou dancefloor ("We still got the taste dancin' on our tongues").
"Hooting and howling" saura séduire dès sa première écoute: une ligne de basse efficace savamment mise en avant, des percussions tribales, pour un titre qui donne envie de se remuer sur la piste de danse.
"All the king's men" (prochain single annoncé) traduit quant à lui le virage amorcé par le groupe: Torpe se met en retrait et on découvre Tom Fleming (initialement à la basse) au chant; ce titre très 80's (la voix n'est pas sans rappeler celle de Morrissey) contient un petit grain de folie.
Si Wild Beasts empruntent parfois au registre de Grizzly Bear, on notera le diptyque "Two dancers (I) et (II): le premier volet contient une intensité palpable et le morceau s'apparenterait presque à un titre prog-rock tandis que la deuxième partie nous emmène aux portes du post-rock.

Ce Two dancers est donc un disque riche et intelligent qui prend son ampleur au fil des écoutes.  

http://www.myspace.com/wildbeasts 
Partager cet article
Repost0
26 septembre 2009 6 26 /09 /septembre /2009 11:35

Chronique

Ancien vocaliste du groupe post-hardcore Million Dead, Frank Turner sort son troisième album studio en deux ans ! Produit par Alex Newport (derrière Mars Volta, Two Gallants, Polysics ou The Melvins), Poetry of the Deed a subi plus d’arrangements que les précédents albums. Les quelques changements sont minimes: rajout de piano et de chœurs sur plusieurs morceaux. Néanmoins, on reste dans l’idée du premier EP intitulé Campfire Punkrock : punk rock de feu de camp pour les non-anglophones.


Attention à ne pas confondre le bonhomme avec Jack Johnson et compagnons ; Frank Turner a une longueur d’avance sur ses amis surfeurs. Fort de son expérience de groupe et hyper-travailleur, Turner peaufine ses compositions lyriques et musicales de la première à la dernière seconde. Ceci explique cela :  Poetry of the Deed est un album bien fignolé, énergique et aiguisé.
Frank Turner fait grincer sa plume sur les musiciens, clin d’œil nombriliste malicieux, et nous amuse grâce à des paroles telles que « There’s no such thing as rock stars / they’re just people who play music / and some of them are just like us / and some of them are dicks ». D’autres chansons sont axées politiques. Sujet incontournable pour les vrais punks, n’est-ce pas? Mais Turner n’est pas seulement bon parolier ; il tisse aussi ses compositions d’une main de maitre. Il jongle entre punk et folk avec aisance et talent. Si bien qu’on s’imagine bivouaquer avec les Black Flag jouant TV Party version acoustique, bouteille de Budweiser à la main. Cette image s’applique surtout à la première moitié de l’album car sur la seconde, les chansons se font plus intimistes et gracieuses.


On prédit qu’avec cet album, Frank Turner a lancé un lasso sur les charts tellement il est bien garrotté. En attendant les résultats, on se réjouira de cet album de septembre, parfait pour se remémorer les longues soirées d’été entre amis.


Interview

Depuis la séparation de Million Dead, tu as pris une direction différente avec ta musique: du hardcore punk au (si je puis l’appeler ainsi) punk folk, qu’est-ce qui t’as influencé à prendre cette voie-là ?

Il y a eu beaucoup de raisons différentes à ce changement. Je crois que c’était surtout de grandir et de vouloir essayer une nouvelle direction. J’avais joué dans des groupes hardcore pendant longtemps quand Million Dead s’est séparé.  Je ne voulais plus non plus avoir à m’occuper des politiques d’un groupe de suite, je voulais être mon propre chef et continuer à tourner, alors je me suis installé avec une guitare acoustique. Beaucoup de choses ont pris forme et je me suis senti bien dans ce cadre-là.

N’as-tu pas eu peur de perdre des fans ou des personnes qui te suivaient avec Million Dead ?

Je ne m’attendais pas vraiment à ce que les gens qui aimaient MD me suivent, puisque la musique était tellement différente. J’ai eu l’agréable surprise de voir tant de gens prendre le coche. Je produis une musique qui me convient, pas celle qui me rendra populaire. Ahah

Comment ça se passe le travail en solo par rapport au travail de groupe ?

C’est cool d’être en charge, ahah, le groupe était une démocratie et maintenant, je suis un dictateur. Je sens que tout est un peu plus intense parce qu’il n’y a que mes épaules pour tout supporter – si tout va bien, j’ai plus de mérite et si tout va mal, je suis le seul coupable. J’ai travaillé avec un groupe ces derniers temps et c’est vraiment cool parce que, tout en contrôlant le déroulement des choses, je profite de ce qui me manquait comme l’esprit de camaraderie entre autres.

Parlons de Poetry of the Deed, j’ai lu que l’enregistrement a été beaucoup plus travaillé. Quel était le but ?

Premièrement, je ne voulais pas me répéter. Ca me parait important d’être toujours en mouvement, dans la créativité, alors je voulais essayer quelque chose de légèrement différent. Alors je suis allé en studio avec les mecs qui jouent en concert avec moi (sur les précédents albums, je jouais moi-même de presque tous les instruments). On a répété pendant un mois et on a enregistré les chansons live. Je voulais que cet album ait un son un peu plus important et plus énergétique.  On a aussi travaillé avec Alex Newport*, et c’était une bonne expérience. On a tout enregistré en live sur le support, sans avoir recours à des éditions rusées.  J’étais un peu anxieux au départ je pense que de cette façon, on a sorti un meilleur album.

Sur Poetry of the Deed, tu chantes beaucoup sur les musiciens et la célébrité. Quel était ton opinion en écrivant ces paroles ?

Je crois qu’un des thèmes de ma vie est que je n’accepte ps la division entre les gens qui font de la musique et les gens qui l’écoutent. Le mythe du rock n roll veut nous faire croire que les musiciens sont une race rare, un groupe supérieur. Non seulement c’est une connerie, mais ça rend la musique moins intéressante à mes yeux. La musique à son apogée, c’est une communication entre des égaux, un partage d’idées.

Tu tournes aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et un peu en Europe. Comment es-tu reçu dans ces coins différents du globe ?

J’ai du succès à différents niveaux dans le monde en ce moment. Au Royaume-Uni, ça commence à devenir un peu fou alors qu’aux Etats-Unis et en Europe, je travaille encore à ce que mon nom soit reconnu. C’est plutôt bien en fait, pouvoir jouer des shows différents à plusieurs niveaux. Voyager autour du monde et rencontrer de nouvelles personnes chaque jour est un plus également.

J’ai entendu dire que tu parlais un peu français, tu peux dire quelque chose aux lecteurs?

J'ai appris ma français a l'école, et avec ma ancienne petite amis, qui était parisienne. C'est pas parfait, et je peux dire beaucoup des chose pour la chambre (! haha)... Jai écrit une chanson en français, qui s'appelle "putain de bordelle de merde". C'est magnifique!

Merci à Frank Turner d'avoir pris le temps entre ses 'Million Dates' de tournée pour répondre à nos questions!

www.myspace.com/frankturner

http://myfreefilehosting.com/f/684ccc0e0a_0.01MB (Interview in English)

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 13:00

Rise and Fall of BB

Benjamin Biolay est, que les pisse-froids ou moqueurs le moquent ou non, un des grands compositeurs français de cette décennie. Bien sûr il ne fait rien pour être aimé, il apparait peu dans les médias (ou seulement dans les médias dits "bobos", Télérama, Inrocks and co), il a toujours l'air de se foutre du monde par sa désinvolture, il parle plus qu'il ne chante, il trimballe sa désillusion amoureuse sur chacun de ses disques et cerise sur le gateau, il travaille pour à peu près tout le monde et surtout n'importe qui (de Keren Ann à ses débuts, puis Henri Salvador jusqu'à Carla Bruni ou Isabelle Boulay).

La seule véritable comparaison à faire avec le grand Gainsbourg est que Biolay "sponsorise" ses propres albums en cachetonnant pour des gens plus bankables et aimés que lui. En dehors de ça, avec son dernier album Trash Yéyé, concentré de rancoeur et de mélancolie sublimé, il avait, dans le dénigrement médiatique presque total, sorti surement son meilleur disque et en même temps affirmé sa place au dessus de la masse des chanteurs français. La Superbe, double-album qui lui aussi semble parti pour n'interesser que les fans et les avertis, est clairement une auto-biographie du bonhomme. Tout est livré ici, et hors du single "La Superbe" qui illustre ses moments de paranoia pleine d'hallucinations, cet album est plus terre à terre et sincère que tout ce qu'il a jamais écrit.

Qui dit double ration, dit souvent "à boire et à manger", et La Superbe est un combat entre les deux Biolay, le personnage naif qui rêve de clichés romantiques à la vision caricaturale du monde, et le poète désabusé, mettant en scène ses expériences échouées, ses erreurs, ses regrets. BB n'a jamais su grandir et devenir un adulte "responsable" ( Les bouleversant "Ton héritage" et "Jaloux de tout"), il ne croit plus au couple (Brandt Rhapsodie), à la repentance ("Raté"), il joue l'artiste maudit ("Padam", "L'espoir fait vivre") et il va même jusqu'à douter de l'amour dès sa naissance ("Tu es mon amour").

Le point d'orgue de l'album est le lyrique "Night Shop", aux cuivres et violons sublimes sur lesquels se pose le Biolay d'aujourd'hui, utopiste et réaliste à la foi, attachant au final. Bien sûr il n'y a pas que des réussites, mais les titres pré-cités permettent de pardonner ses écarts de conduite ("Reviens mon amour", "Prenons le large" ou "Sans viser personne" dont les paroles sont franchement en deça du reste). "15 Septembre" boucle la boucle en reprenant une partie du thème de son binome "15 aout" qui introduisait l'album et de "Brandt Rhapsodie" qui se trouve pile au milieu de la collection: le tout forme un moment des plus cinématographiques et réussis que Biolay a écrit dans sa carrière.

La Superbe est un journal intime, aux allures de testament sur certains titres, il y a tout ce que son auteur a pu donner de lui même, en bon (souvent) en mauvais (rarement) et nulle doute que la tournée qui suivra la sortie de l'album (octobre) en 2010 sera une rude épreuve pour celui qui a décidé de ne plus prendre un rôle. Sur Facebook il y a peu, BB envoyait un message à ses fans pour dire que le titre "La Superbe" était écoutable "si ça interesse quelqu'un", comme s'il était déja résigné, comme s'il n'avait plus rien a perdre, et c'est souvent quand on a plus rien à perdre qu'on donne le meilleur de soit.

www.myspace.com/benjaminbiolay

Partager cet article
Repost0
25 septembre 2009 5 25 /09 /septembre /2009 08:00


Xtrem sensation


Bon, Slash Taste se devait tout de même de vous présenter le nouveau phénomène rock anglo-saxon dont toute la presse parle.

The XX ont à priori tout pour qu’on les mette dans une case avant même de les avoir écoutés : un énième « The-Quelque-Chose », des Londoniens avec une moyenne d’âge de 20 ans qui font du rock… pas très original jusque là. Et pourtant…

Romy Madley Croft (voix féminine aux intonations d’Alison Mosshart), Oliver Sim (voix masculine), Baria Qureshi (claviers/guitare) et Jamie Smith (rythmes/samples/production) composent ce groupe formé en 2005.

Leur musique se teinte d’accents new-wave, de boucles de guitares entêtantes, le tout emmené par une boîte à rythmes et des voix suaves, tantôt féminines, tantôt masculines. Les titres sont à la fois bruts, épurés et déstructurés ; la seule cohérence qu’on puisse trouver à The XX est la sensualité de leur musique.

L’ambiance est sombre sans que ce soit dépressif. Les mélodies sont minimalistes, les chants aériens. Ces deux voix qui se répondent créent une intensité particulière où le temps semble suspendu. On trouve une certaine naïveté (le clavier enfantin à la Cocorosie au début de "VCR" ou le début de "Fantasy" qui résonne comme une comptine), une atmosphère onirique qui confèrent une profondeur encore plus importante au disque.

Petit coup de cœur pour "Basic Space" (les percus aux accents tribaux du début sont surprenantes) et "Infinity" (qui nous offre une progression orgasmique).

Il me semble qu’avec XX la demi-mesure soit impossible : la cohésion est telle qu’on adhère ou pas.

Pour résumer,
The XX ne ressemble à rien qu’on entende ou ait déjà entendu. Ils réussissent à dégager une ambiance qui leur est propre, un peu comme The Kills avaient su le faire à leur sortie.

Quoi qu’il en soit, ça a du bon de ne pas rester sur ses préjugés.


http://www.myspace.com/thexx 

Partager cet article
Repost0
24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 08:00

Un truc en plus

2009 est une année prolifique en termes de post rock. En fait, elle l’est par tous les bons albums sortis. Russian Circles se glisse tranquillement dans le haut du classement avec Geneva. Le groupe de Chicago fait encore trembler les planchers malgré leur composition restreinte : ils sont 3 seulement et insistent sur la volonté de ne pas rajouter d’autre figurine sur scène, sauf des loops pédales quand même.

On commence l’album avec un titre en montée progressive, aux riffs plutôt simples et directs. Une bonne entrée en matière. Ce n’est pas avec le départ de leur bassiste en 2007 que cet instrument est moins présent. Au contraire, forts de leur association avec Brian Cook, bassiste de These Arms Are Snakes, ils se permettent un puissant solo de basse dès la 2ème minute 30 de la deuxième chanson « Geneva ». Ce titre a tout d’un titre post-intro : énergique et couillu. Il évoque les titres spécifiques à Russian Circles par sa construction sur un riff qui se répète et grandit à chaque rengaine. On enchaine sur le troisième titre qui présente une grande nouveauté poule groupe : l’introduction d’un duo violon/violoncelle dès les premières secondes. Cette addition donne à Melee une personnalité plus organique et voluptueuse qui sera transportée sur le titre suivant. On ne perd rien en hardiesse, Russian Circles propulse son énergique triangulaire et acquiert une dimension moelleuse et sereine grâce aux deux instruments classiques.

Malko fait un peu charnière : en l’espace de 4minutes43, elle incarne et désincarne les éléments Russian Circlesques avec un début légèrement psyché qui loope sur lui-même jusqu’à l’arrivée de la batterie puis des accords de grattes. La basse dirige cette orchestration vers un schéma qui grandit et s’intensifie, s’entête et repart vers de chemins plus linéaires et plus bruyants jusqu’à la fin. Chanson grandiose. On aura bien besoin d’une pause avec le prochain titre qui s’avère justement être bien plus tranquille. Sample de voix mystérieuse et unique pour le groupe qui a pour habitude de n’utiliser que ses trois instruments. Cérémonie de clôture avec Philos, le plus long titre de l’album. Un autre titre épique et un autre ajout : celui du trombone et de la trompette. Discrets mais présents, ils ajoutent une dimension de parade militaire et une gravité assourdissante à un titre "clasique".

Russian Circles, tout en produisant ici un album dans la lignée des précédents, se fait plaisir en ajoutant de nouvelles strates instrumentales. On se demande comment tout ça pourra marcher en live. Personnellement, je ne demande qu’à voir !  

www.myspace.com/russiancircles (Malko en écoute!!!)
Partager cet article
Repost0
23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 13:00

Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous

The Big Pink est un duo électro rock compose de deux vieux amis Robbie Furze et Milo Cordell. A Brief History of Love est leur premier album mais ils n’en sont pas à leurs débuts musicaux : Furze a été guitariste pour Alec Empire et Cordell producteur des débuts de Crystal Castles ou Klaxons. Ils sont signés sur 4AD depuis février, label de Future of the Left, Beirut, Blonde Redhead ou encore St Vincent.

A Brief History of Love est une machine moderne qui écrase sur son passage les vieux tacots Britanniques de la scène indie rock du moment. De ce fait, ce serait injuste des les comparer à de tels groupes alors que leurs influences sont nettement plus intéressantes : My Bloody Valentine, Spacemen 3. Cessons de tourner autour du pot, et parlons de cet album. A Brief History of Love est un album musclé à tendance shoegaze. Musclé grâce aux riffs de guitares insistants, la voix est dense et très présente, elle nous rappelle un certain Ashcroft de The Verve. D’un autre côté, il y a l’électro. Cordell s’y connait et laisse rarement les sons électroniques sur le banc de touche. Sur Golden Pendulum par exemple, la chanson commence dans une ambiance totalement électronique avant de repartir avec la voix que les guitares rejoignent au bout d’environ 2 minutes. Cependant, on ne bouffe pas une grosse tartine de synthés lourds et déplacés ; au contraire, c’est ajusté de façon esthétique et aérienne pour rattraper la tendance shoegaze mentionnée quelques lignes au-dessus.

A Brief History of Love est ainsi fait : le rythme est soutenu tout au long de l’album. The Big Pink maitrisent avec une aisance souple les passages de tubes en balades et de morceaux obscurs à d’autres plus radieux. On a l’impression d’écouter le cinquième album d’un groupe réputé qui aurait eu droit à des remaniements d’une production échauffée aux groupes de stades. Même si c’est loin de la vérité, A Brief History of Love est une vraie machine à tubes : Dominos, Velvet, Too Young to Love, Tonight pour en citer quelques uns.

The Big Pink fait très fort avec cette sortie. Impossible de se tromper, on leur prédit un beau futur : Mercury Prize en 2010, tournée à guichets fermés en 2011 et concerts en stades en 2012. Comme tous les bons groupes que l’on découvre et que l’on aimerait garder pour soi, The Big Pink va nous échapper à un moment ou un autre et devenir the next big thing. A ce moment-là, croisons les doigts pour se rappeler du bonheur que l’on a eu à la première écoute de A Brief History of Love afin de ne pas leur tourner le dos (« pff, c’est trop connu »).        

www.myspace.com/musicfromthebigpink  
   

Partager cet article
Repost0
23 septembre 2009 3 23 /09 /septembre /2009 08:00



Watch out!

The Dodos
, c’est un groupe californien composé à l’origine de Meric Long au chant et de Logan Kroeber à la batterie. Pour
Time to die
, ils sont aujourd’hui rejoints par Keaton Snyder au vibraphone.
Ils ont débuté leur carrière en 2005 sous le nom de Dodo Bird et avec un EP éponyme. En 2006, ils se renomment The Dodos et sortent leur premier LP auto-produit : Beware of the Maniacs. Ils reviennent ensuite en 2008 avec le très remarqué Visiter qui, simplement avec des percussions, de la guitare et une voix (mais quelle voix !) nous amène dans des méandres psychédéliques expérimentales.

Time to die
est donc leur troisième album ; il est produit par Phil Ek, celui-là même qui a produit The Shins et Fleet Foxes.
The Dodos s’apparentent à des Animal Collective : ils expérimentent mais dans la branche acoustique : guitare/percussions/vibraphone/voix : leur recette magique.


L’album s’ouvre sur “Small Deaths”: une intro guitare/voix très calme et épurée où la batterie vient finalement se fondre naturellement dans ce titre pop. L’arrivée du vibraphone finit d’apporter la tonalité chaleureuse. On y retrouve également ce « truc » si particulier aux Dodos qui était déjà présent sur
Visiter
 : la répétition des lyrics jusqu’à un état de transe (« We can’t, we can’t all!!! »).


Il serait compliqué de définir précisément et de façon concise cet album ; on y trouve des influences certaines (The Shins sur "Fables" ou "Longform", Animal Collective sur "The Strums" notamment) mais jamais du plagiat. The Dodos réinventent ici la pop psychédélique et la mêle même à la country ("Acorn Factory", "Two medicines"). Le jeu de guitare est d’une rare intensité (notamment sur "Longform"), le chant d’une justesse et d’une précision parfaites, les arrangements et la production soignés.


Petite mention spéciale pour "This is a business" : le contraste entre le côté à la fois acoustique et dépouillé et le traitement expérimental, le tout additionné de ce chant transif si caractéristique porte cet album à son apogée et résume à lui seul les intentions du groupe. Le seul bémol de
Time to die
 serait les quelques longueurs de "Fables" (écourtée d’une petite minute, on n’aurait même pas commencé à dire que les plages acoustiques étaient un peu répétitives) et la progression quasi inexistante de "The Strums".

Néanmoins, lorsque "Time to die", le morceau de clôture de l’album se termine, une seule chose à dire : « C’est déjà fini ?! ».

Time to die est incontestablement mon gros coup de cœur de la rentrée.

http://www.myspace.com/thedodos 

Partager cet article
Repost0
22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 13:00

Quatre impératifs

Il y a 10 ans, le groupe canadien de post-rock sortait son premier EP.
Cette année, Do Make Say Think sort son sixième album: The Other Truths. Pour des raisons inconnues, je me sens toujours obligée d’expliquer pourquoi écouter un tel groupe post-rock plutôt qu’un autre. Cette fois, mon argument est que DMST ne se contente pas des instruments classiques, ils rajoutent des violons ou cuivres à leur musique. Sur The Other Truths, nous avons aussi droit à des voix (je n’appellerais pas ça du chant) avec la participation de Akron/Family et Lullabye Arkestra – side project de Justin Small, guitariste et claviériste du groupe-.

Quatre titres donc sur The Other Truths, intitulés sobrement Do, Make, Say et Think, durant "sobrement"  entre 8 et 12 minutes chacun.* On revient à un DMST du début des années 2000 avec cet LP dans le sens où les chansons sont plus élaborées dans un style prog-rock. La structure est plus démolie par rapport à You, You’re a History in Rust (2007) dont la charpente était plus simple : couplet, refrain couplet. La musique est fidèle à elle-même en revanche : cérébrale mais suave et mélodieuse. DMST mélange les genres sans que cela devienne pompeux.

Entre les chœurs sur "Say" et "Do", les guitares exacerbées de "Say", celles plus douces de "Think", le groupe transcende le genre avec une désinvolture et légèreté imprenable. Jetez-vous sur cet album les yeux fermés.

www.myspace.com/domakesaythink (Do en écoute)  

*c'est mon premier et dernier smiley dans une chronique, promis!
Partager cet article
Repost0
22 septembre 2009 2 22 /09 /septembre /2009 08:00




Album de la Folk Academy


A titre mégalo, casting de rêve:
Monsters of Folk est le side project de Jim James (My Morning Jacket), Conor Oberst, Mike Mogis (Bright Eyes) et M. Ward.
Que de la fine fleur donc…

Pour les folkeux, Monsters of Folk est LE projet attendu de cette rentrée.

Tout d’abord, petit historique de la rencontre : c’est lors d’une tournée commune en 2004 que les membres des groupes respectifs ont décidé de monter un projet commun. Il aura donc fallu cinq longues années pour qu’un album voie le jour.Avec les personnes en présence, on peut s’attendre à un effort de qualité mais la déception peut également être à la hauteur des attentes.


L’album s’ouvre sur "Dear God (sincerely M.O.F.)", un titre qui décontenance avec sa base trip-hop; la mélodie pop est un peu mièvre… on espère mieux pour la suite. Vœu exaucé avec "Say Please" (premier titre qui avait été mis en écoute il y a quelques semaines). Les harmonies vocales sont parfaites, le tout sur des plages de guitares électriques assez rock. Un temps fort de ce Monsters of Folk. L’ensemble de l’album s’inscrit dans le folk/blues/americana, tantôt rythmé comme "Whole lotta lovin" ou des ballades comme "Temazcal". On a l’impression que Ward et Oberst ont sorti de vieilles compositions qu’ils ont réarrangées : "Baby boomer" ou "Goodway" auraient aisément pu se trouver sur un album de M. Ward alors que "Map of the World" n’est ni plus ni moins que du Bright Eyes. On peut toutefois apprécier l’unité de Monsters of Folk néanmoins rompue de façon assez abrupte avec ce "Losin yo head", titre très rock qui apparait comme un OVNI. Ce morceau (interminable) trouve difficilement sa place au milieu du reste.


On clôt l’album de bien meilleure façon qu’il n’avait commencé avec le "His Master’s voice" mené par Jim James, titre aux arrangements beaucoup plus étoffés que l’ensemble des morceaux.

Première impression : Oberst et Ward occupent une place prépondérante tandis que James est un peu plus en retrait. On peut regretter le côté trop classique de ce Monsters of Folk. Les artistes se cantonnent à ce qu’ils savent faire et ne sortent à aucun moment des sentiers battus pour nous étonner. On aurait aimé une plus grande prise de risques, un peu plus d’audace. Pour les non-initiés, cet effort est un bon album de folk ; pour les autres, il manque ce Je-ne-sais-quoi qui lui aurait permis de faire la différence. Faire ce qu’on sait faire et bien le faire est une chose, prendre des risques en est une autre que nos monstres n’ont pas osé franchir.


A noter que le groupe sera en concert unique en France le 18 novembre à l’Elysée Montmartre de Paris. On peut penser que les morceaux prendront toute leur ampleur en live puisque nos hommes sont tous connus pour leur charisme et leur présence scénique.


Temps forts de l’album : "Say Please", "Temazcal", "Man named truth"

Titres dispensables: “Dear God (sincerely M.O.F.)”, “Ahead of the curve”. 


Album en écoute intégrale sur le myspace: http://www.myspace.com/monstersoffolk 
Partager cet article
Repost0